Un changement majeur s’annonce pour de nombreux foyers français avec la remise en question d’un avantage fiscal apprécié par les parents d’élèves. La suppression de la réduction d’impôt pour frais de scolarité, annoncée dans le cadre du projet de loi de finances 2026, suscite déjà de nombreuses réactions.
Cette mesure, qui concernait jusqu’à présent des millions de contribuables, pourrait bouleverser la gestion du budget familial à la rentrée prochaine.
Les raisons avancées par le gouvernement et les conséquences potentielles de cette décision font l’objet de toutes les attentions.
Suppression de la réduction d’impôt pour frais de scolarité : ce que prévoit le PLF 2026
Le projet de loi de finances 2026, présenté en Conseil des ministres le 14 octobre 2025, entérine la suppression de la réduction d’impôt pour frais de scolarité, une mesure qui concernait jusqu’ici près de 2,5 millions de familles.
Cette aide fiscale permettait aux parents d’élèves scolarisés au collège, au lycée ou dans l’enseignement supérieur de bénéficier d’une réduction forfaitaire de 61 à 183 euros par enfant selon le niveau d’études.
Le gouvernement justifie cette décision par la volonté de rationaliser les dépenses fiscales, s’appuyant sur un rapport du Conseil des prélèvements obligatoires pointant l’inefficacité et l’inégalité de cette mesure, principalement au profit des ménages les plus aisés.
Qui bénéficiait de la réduction d’impôt et quels étaient les montants concernés ?
Jusqu’à sa suppression annoncée, la réduction d’impôt pour frais de scolarité profitait exclusivement aux foyers imposables, soit environ 2,5 millions de ménages. Le montant de l’avantage variait selon le niveau scolaire, 61 euros par collégien, 153 euros par lycéen et 183 euros pour chaque étudiant du supérieur.
En cas de garde alternée, ces montants étaient divisés par deux pour chaque parent. Selon le Conseil des prélèvements obligatoires, la majorité des bénéficiaires appartenaient aux 30 % de ménages les plus aisés, qui captaient jusqu’à 75 % de l’avantage pour l’enseignement supérieur, accentuant ainsi les inégalités fiscales entre familles.
Les raisons avancées par le gouvernement pour justifier la suppression
Le gouvernement motive la suppression de la réduction d’impôt pour frais de scolarité par une volonté de « rationalisation des dépenses fiscales », c’est-à-dire une révision des avantages fiscaux jugés peu efficaces ou inéquitables.
Selon le rapport du Conseil des prélèvements obligatoires d’octobre 2024, cette mesure profitait principalement aux ménages les plus aisés, sans réel impact sur l’accès à l’éducation.
L’exécutif estime que la suppression permettra de réorienter les ressources publiques vers des dispositifs plus justes et mieux ciblés. Cette démarche s’inscrit dans une politique budgétaire visant à optimiser l’utilisation des fonds publics et à réduire les niches fiscales jugées obsolètes ou inadaptées aux enjeux actuels.
Pourquoi cette réduction était jugée inéquitable
- Seuls les foyers imposables pouvaient en bénéficier.
- Les 30 % de ménages les plus riches captaient jusqu’à 75 % de l’avantage dans l’enseignement supérieur.
- Les ménages modestes non imposables étaient totalement exclus.
- Contrairement à un crédit d’impôt, l’avantage n’était pas universel, accentuant les écarts sociaux.
Un dispositif jugé inéquitable : analyse de la répartition des bénéficiaires
L’analyse du Conseil des prélèvements obligatoires révèle une forte concentration du bénéfice de la réduction d’impôt pour frais de scolarité parmi les ménages les plus aisés. Les chiffres sont éloquents : les 30 % de foyers les plus riches percevaient à eux seuls près de 67 % de l’avantage au lycée et jusqu’à 75 % dans l’enseignement supérieur.
ette inégalité s’explique par le fait que seuls les foyers imposables pouvaient en bénéficier, excluant de facto les ménages modestes non soumis à l’impôt sur le revenu. Contrairement à un crédit d’impôt, cette réduction ne profitait donc pas à l’ensemble des familles, accentuant les disparités sociales face aux frais de scolarité.


