Les départements français, confrontés à des défis budgétaires majeurs, doivent ajuster des services essentiels comme le RSA, les Ehpad et les cantines scolaires.
Face à ces contraintes, ils innovent pour maintenir la qualité des prestations et répondre aux besoins croissants.
Menace de suspension du RSA et prise en charge des MNA
Lors d’une conférence de presse à Angers, Nicolas Lacroix, président du groupe des départements de la droite, du centre et des indépendants (DCI), a annoncé que les départements dirigés par ces partis envisagent de suspendre le versement du revenu de solidarité active (RSA) et de cesser la prise en charge des mineurs non accompagnés (MNA).
Cette décision est une réponse aux coupes budgétaires prévues dans le projet de budget 2025. Lacroix critique l’État pour sa gestion des MNA, affirmant que la protection de l’enfance ne doit pas être confondue avec la politique migratoire. Il envisage également des actions judiciaires contre l’État si les finances départementales sont affectées sans leur accord.
Réactions des départements de gauche face aux coupes budgétaires
Les départements dirigés par la gauche ont exprimé leur vive opposition aux réductions budgétaires envisagées pour 2025. Jean-Luc Gleize, président du groupe des départements de gauche à Départements de France, a souligné lors d’une conférence de presse que ces coupes pourraient gravement affecter les services sociaux essentiels.
Il s’inquiète notamment des conséquences potentielles sur les personnes âgées en EHPAD, le nombre d’assistantes sociales, et le soutien aux clubs sportifs. Gleize a également évoqué la possibilité d’augmenter les coûts de la cantine scolaire pour les collégiens. En réponse, le Premier ministre Michel Barnier a promis une réduction significative de l’effort demandé aux départements pour atténuer leur situation spécifique.
Réponse gouvernementale et contexte financier
Face aux préoccupations des départements, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé une réduction substantielle de l’effort budgétaire exigé d’eux. Cette décision intervient dans un contexte où les départements sont particulièrement touchés par les coupes prévues, représentant 44 % de l’effort total demandé aux collectivités locales, soit 2,2 milliards d’euros sur les 5 milliards envisagés.
Le gouvernement semble ainsi reconnaître la situation financière délicate des départements, qui jouent un rôle crucial dans le soutien social. Cependant, cette réponse soulève des questions sur la répartition équitable des efforts entre les différentes strates de collectivités et leur capacité à maintenir leurs services essentiels.