Recrutement de cadres en chute libre malgré un optimisme économique croissant

Recrutement de cadres en chute libre malgré un optimisme économique croissant

Le paradoxe du marché de l’emploi des cadres intrigue : alors que l’optimisme économique semble s’intensifier, les intentions de recrutement de cadres dégringolent. Ce phénomène surprenant soulève des questions sur les dynamiques actuelles du marché du travail et les stratégies des entreprises face à un avenir incertain.

L’enquête récente de l’APEC révèle une baisse historique des prévisions d’embauche, malgré une confiance croissante dans le niveau d’activité économique. Qu’est-ce qui freine réellement ces recrutements ? Quels secteurs sont les plus touchés ? Découvrez comment ce contexte paradoxal pourrait redéfinir le paysage professionnel pour les cadres dans les mois à venir.

Une confiance affichée, mais une prudence persistante

Le marché de l’emploi des cadres traverse une zone de turbulences en 2025. Selon la dernière enquête de l’APEC, seulement 8 % des entreprises prévoient de recruter au moins un cadre au troisième trimestre. Un niveau qui n’avait pas été aussi bas depuis 2021.

Pourtant, la confiance des dirigeants progresse : 71 % se disent optimistes quant à l’évolution de leur activité, contre 61 % en décembre 2024. Un paradoxe qui illustre bien la situation actuelle : les entreprises croient en leur avenir, mais hésitent encore à investir dans de nouvelles embauches.

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Les petites entreprises en première ligne

La prudence touche surtout les très petites entreprises (TPE). Seules 4 % d’entre elles envisagent un recrutement de cadre, un chiffre qui reflète la fragilité de leur modèle face aux aléas économiques.

Les entreprises de taille moyenne et les grandes structures montrent également des signes de repli, avec seulement 45 % projetant d’embaucher, soit une chute de 13 points en un an.

Des écarts sectoriels marqués

Si l’on observe les secteurs, les disparités sont fortes. L’industrie reste dans une dynamique particulièrement faible, avec seulement 9 % d’intentions d’embauche. À l’inverse, les services à forte valeur ajoutée affichent un léger sursaut avec 14 %, mais ce niveau reste bien en dessous de celui de septembre 2024.

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Cette situation confirme une tendance : les métiers nécessitant une expertise spécialisée continuent d’attirer l’attention, mais la frilosité budgétaire limite les marges de manœuvre.

Une baisse des difficultés de recrutement

La contraction des intentions d’embauche a néanmoins un effet positif pour les entreprises qui recrutent encore : la concurrence entre employeurs diminue. L’APEC révèle que seulement 65 % des entreprises anticipent désormais des difficultés de recrutement, contre 82 % un an auparavant.

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Il s’agit du niveau le plus bas depuis quatre ans. Dans un marché moins saturé, les employeurs disposent d’une opportunité rare : attirer plus facilement des profils qualifiés qui, jusque-là, étaient très disputés.

Un marché à surveiller de près

Cette situation illustre un paradoxe du marché de l’emploi des cadres en 2025 : d’un côté, un climat de confiance économique qui s’améliore ; de l’autre, une frilosité persistante dans les décisions d’embauche. Les prochains trimestres seront décisifs pour mesurer si cette tendance marque un ralentissement durable ou s’il s’agit d’une simple parenthèse avant un éventuel rebond.

Pour les cadres en recherche active, l’environnement est plus concurrentiel mais offre aussi de nouvelles opportunités auprès des entreprises qui continuent à miser sur leurs compétences.

justin malraux

Directeur éditorial de MaBourse.fr, site d'acutalités indépendant sur lequel vous retrouvez quotidiennement des analyses pointues.