Les jours fériés sont des moments précieux, offrant une pause bienvenue dans le rythme effréné du quotidien. Cependant, l’évolution des priorités sociétales et économiques pourrait bien entraîner des changements inattendus dans le calendrier de ces journées tant attendues.
Alors que certains jours fériés sont profondément ancrés dans la tradition, d’autres pourraient être remis en question pour mieux s’adapter aux besoins contemporains. Quels sont les critères qui déterminent la pertinence d’un jour férié ? Et surtout, lequel pourrait disparaître prochainement ? Découvrez dans cet article pour découvrir les enjeux et les discussions autour de cette potentielle transformation du paysage festif national.
Origine et contexte de la proposition
La proposition de supprimer un jour férié en France émane initialement du Sénat, dans le cadre d’un rapport sur les maisons de retraite publié en septembre. Inspirée par l’instauration du lundi de Pentecôte comme journée de solidarité en 2004, cette mesure vise à renforcer les finances de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA).
En générant potentiellement entre 2 et 4 milliards d’euros, elle pourrait également contribuer à réduire le déficit de la Sécurité sociale. Soutenue par certains membres du gouvernement, cette idée suscite néanmoins des débats intenses au sein du Parlement, alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est en cours d’examen.
Soutien et opposition au sein du gouvernement
Au sein du gouvernement, la proposition de supprimer un jour férié pour instaurer une seconde journée de solidarité divise. Le ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, ainsi que le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, soutiennent cette mesure, arguant qu’elle pourrait générer des économies substantielles pour l’État.Ils estiment que travailler davantage contribuerait à redresser les finances publiques.
Cependant, le Premier ministre Michel Barnier s’y oppose fermement, soulignant l’attachement des Français à leurs jours fériés. Il propose plutôt de revoir les exonérations fiscales accordées aux entreprises comme alternative pour combler le déficit budgétaire, préférant préserver ces moments de repos traditionnels.
Jean-François Copé : « Il n’y a jamais de bon jour férié à supprimer, il n’y a jamais de bonnes économies. On n’a pas besoin d’un jour férié pour commémorer le 11-Novembre, ou alors ça voudrait dire qu’on a 65 millions de Français au pied des monuments aux morts. » #le710inter pic.twitter.com/pK1aRTuNrt
— France Inter (@franceinter) November 11, 2024
Impact économique et réactions sociales
La suppression d’un jour férié pourrait certe rapporter entre 2 et 4 milliards d’euros à la Sécurité sociale, mais cette mesure est loin de faire l’unanimité. Les syndicats et la gauche politique critiquent vivement cette proposition, soulignant que les jours fériés sont ancrés dans l’histoire et les luttes sociales françaises.
Ils dénoncent une charge supplémentaire pour les travailleurs sans contribution équivalente des revenus financiers. Le mécontentement s’explique aussi par un contexte de réformes successives touchant les retraites, l’assurance-chômage et le Code du travail, qui ont déjà pesé sur les salariés. L’expérience controversée de la première journée de solidarité en 2004 renforce encore la résistance face à cette nouvelle initiative.