Nommé Premier ministre en France le 5 septembre 2024 par le président Emmanuel Macron, Michel Barnier promet la mise en place de plusieurs changements dans le pays.
Mais, il est aussi face à un dilemme crucial : est-ce qu’il faut vraiment augmenter le SMIC ? Explications.
Un coup de pouce pour augmenter le SMIC : possible ou non ?
Il convient de rappeler que la dernière augmentation du salaire minimum, entre 15 et 20 euros, a eu lieu au 1er janvier 2024. Et techniquement, une nouvelle revalorisation serait prévue en automne si l’indice des prix à la consommation progresse de 2% au minimum, mais cela risquerait de ne pas se produire.
En effet, l’inflation en France a connu une baisse et est arrivée sous la barre des 2% en août, une première depuis 3 ans. Cette chute pourrait se poursuivre pour atteindre 1,6% en décembre.
Un coup de pouce serait donc l’alternative pour rehausser le SMIC. Le Nouveau Front populaire, durant les législatives, avait annoncé une augmentation de +200 euros net, équivalents à 1 600 euros par mois.
Le président de l’U2P a cependant tenu à expliquer qu’une hausse de salaire de 200 euros coûterait jusqu’à 400 euros à l’employeur en raison des charges fiscales et sociales. Et les employés, quant à eux, ne bénéficieraient finalement que de 85 euros nets. Il propose donc une révision de la structure de la rémunération.
Se fier au rapport Bozio-Wasmer ?
Outre cette première option, Michel Barnier pourrait aussi utiliser le rapport Bozio-Wasmer sur l’articulation des salaires commandité par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal. Il devra trancher. Est-ce qu’il portera plus d’attention sur ce rapport ? Est-ce qu’elle appliquera une mesure en un temps record ? Échappera-t-il ou non au coup de pouce ? Tous ces questionnements se posent.
Il convient de rappeler que le nombre des salariés au SMIC a connu une nette augmentation depuis le Covid. 3,1 millions de salariés du secteur privé non agricole, soit 17,3% des salariés ont pu profiter de la revalorisation. Or, selon une étude, ils étaient à seulement 14,5%, il y a un an en arrière.
Dans les détails, près de 38% des travailleurs à temps partiel sont rémunérés au SMIC, contre 12,4% des salariés à temps plein. Dans les très petites entreprises, environ 26% de 1 à 9 salariés sont les plus susceptibles d’empocher le SMIC alors que le taux est de 15% dans les grandes entreprises.
Cela augmente la proportion des personnes qui bénéficient du salaire minimum. Il est important de souligner que les femmes sont surreprésentées, avec un taux élevé de 57,3%.
Vous l’aurez compris, le nouveau Premier ministre veut s’attaquer au pouvoir d’achat des Français. Bientôt, il devra se décider sur une éventuelle augmentation ou non du SMIC.