Mis en place dans le cadre de la rénovation énergétique des logements, le dispositif MaPrimeRénov’ va connaitre une réforme significative à partir du 1ᵉʳ janvier 2024.
En effet, de nombreux ajustements ont été apportés au programme pour favoriser les rénovations d’ampleur. L’objectif est d’éliminer les logements classés F et G du diagnostic de performance énergétique (DPE), communément appelés passoires thermiques.
Un recentrage sur les rénovations d’ampleur
La rénovation énergétique est un sujet qui tient à cœur le gouvernement. D’ailleurs, ce dernier ne cesse de multiplier les efforts dans ce sens. Cela l’a notamment amené à recentrer son dispositif phare sur les passoires thermiques. L’objectif principal est d’atteindre 200 000 rénovations de grande envergure par an, à compter de 2024, soit le quadruple des chiffres de 2023.
Ce type de rénovation implique la réalisation d’un ensemble de travaux visant à améliorer d’au moins deux classes sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Cela comprend, au minimum, une intervention en ventilation et deux en isolation. Ces travaux, bien que plus importants et entraînant des coûts plus élevés que les interventions d’isolation habituelles, bénéficieront d’un soutien plus conséquent. Pour faciliter les démarches administratives, l’introduction de « Mon accompagnateur Rénov’ », une entité indépendante agréée par l’État, sera mise en place.
Afin de tirer parti du dispositif MaPrimeRénov’ pour une rénovation d’envergure, les ménages devront constituer un dossier unique et le soumettre à l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH). Cette approche permet de centraliser les allocations complémentaires liées aux Certificats d’Économie d’Énergie (CEE). Le financement de ces travaux sera également accompagné d’un prêt à taux zéro (PTZ).
Des aides renforcées pour les ménages modestes
Les montants alloués dans le cadre des aides MaPrimeRénov’ fluctuent en fonction de divers paramètres, incluant le type de logement, les revenus du foyer et l’objectif de la rénovation énergétique.
Les ménages aux revenus modestes bénéficieront des avantages les plus significatifs de ce programme, avec une prise en charge atteignant jusqu’à 90 % du coût des travaux, plafonnée à 70 000 euros pour les rénovations les plus performantes.
À titre d’exemple, les foyers résidant dans une habitation de 100 m² classée F ou G pourraient recevoir une assistance s’étendant de 25 000 à 63 000 euros, selon les revenus familiaux et l’amélioration énergétique recherchée.
Pour ceux occupant un logement de 70 m² classé F ou G, les montants octroyés varieront entre 17 500 et 44 100 euros, en fonction des mêmes critères.
Évolutions pour les pompes à chaleur et le confort d’été
Dans le cadre des réformes de MaPrimeRénov’, les chaudières fonctionnant au fioul ou au gaz seront désormais remplacées par des pompes à chaleur, offrant une alternative plus respectueuse de l’environnement.
À cet égard, les aides financières enregistrent une hausse pour les ménages aux revenus modestes et intermédiaires, passant de 1 000 à 2 000 euros. En revanche, elles restent fixées à 4 000 euros pour ceux disposant de revenus très faibles.
Par ailleurs, MaPrimeRénov’ prévoit des soutiens financiers destinés à améliorer le confort thermique estival dans le cadre de rénovations d’envergure. Cette initiative englobe l’installation de pompes à chaleur et de brasseurs d’air. De plus, cette réforme intègre la mise en œuvre de solutions passives, telles que les protections solaires pour les parois vitrées, toutes éligibles au financement.
Avantages et inconvénients
Les réformes du dispositif MaPrimeRénov’ sont très avantageuses aux foyers qui souhaitent engager des travaux de rénovation énergétique de grande ampleur.
Ceux-ci pourront bénéficier d’une aide financière intéressante, une simplification des démarches administratives et un accompagnement sur mesure. De plus, ces réformes sont un moyen idéal d’éradiquer les fraudes et les pratiques abusives des acteurs du secteur.
Toutefois, ce projet ne sera pas profitable aux ménages qui ne disposent pas de passoires thermiques. C’est également le cas pour ceux qui n’envisagent pas d’entreprendre des rénovations d’ampleur. Aussi, à partir de 2024, des allocations seront supprimées pour certains travaux d’isolation comme le remplacement de fenêtres ou de chaudière.