Le projet de budget pour 2026 suscite déjà de nombreuses réactions et interrogations. Entre ambitions de relance économique, prévisions de croissance et mesures sur les salaires, le gouvernement affiche des objectifs clairs pour l’année à venir.
Mais ces choix budgétaires, qui s’accompagnent d’efforts importants, sont-ils réalistes face aux incertitudes économiques et aux avis des experts ?
Tour d’horizon des grandes orientations et des enjeux qui façonneront le paysage financier de la France en 2026.
Présentation générale du projet de budget 2026
Le gouvernement a dévoilé son projet de budget pour 2026, élaboré dans un contexte économique marqué par une reprise fragile après une année 2025 difficile. Ce texte vise principalement à relancer la consommation des ménages, encourager la hausse des salaires et contenir le déficit public autour de 4,7 % du PIB.
Malgré des efforts budgétaires conséquents, la croissance est estimée à 1 %, portée par une reprise attendue des exportations et une baisse du taux d’épargne.
Le Parlement jouera un rôle clé dans l’examen et la modification de ce projet, pouvant influer sur le niveau des économies à réaliser et, par conséquent, sur l’équilibre budgétaire final.
Objectifs de réduction du déficit public et efforts budgétaires
Pour atteindre un déficit public ramené à 4,7 % du PIB en 2026, l’exécutif mise sur des économies significatives, notamment via un gel des salaires des fonctionnaires et une maîtrise stricte de la masse salariale de l’État.
Marc, 52 ans, économiste indépendant
Toutefois, ces mesures pourraient être atténuées sous la pression du Parlement, risquant de limiter l’ampleur des ajustements et de maintenir le déficit juste en dessous de 5 %. Le Haut Conseil des finances publiques alerte sur l’impact potentiel de ces restrictions budgétaires sur la croissance, déjà jugée optimiste, et sur la capacité réelle du gouvernement à tenir ses engagements sans freiner la reprise économique.
Hypothèses de croissance, consommation et inflation
Le gouvernement table sur une croissance du PIB de 1 % en 2026, soutenue par une reprise de la consommation des ménages, favorisée par une baisse du taux d’épargne (attendu à 17,8 % du revenu disponible) et un redémarrage des exportations après une année 2025 difficile.
Les prévisions incluent également une hausse des salaires de 2,4 % et une inflation maîtrisée à 1,3 %, principalement en raison d’une stabilisation des prix de l’énergie.
Toutefois, le Haut Conseil des finances publiques juge ces hypothèses ambitieuses, soulignant que les efforts budgétaires pourraient freiner la demande et que la croissance anticipée dépasse les estimations de la Banque de France et des principaux instituts économiques.
Croissance, salaires, inflation : les prévisions du gouvernement
| Indicateur économique | Prévision 2026 | Contexte |
|---|---|---|
| Croissance du PIB | +1 % | Reprise tirée par les exportations et la consommation |
| Hausse des salaires | +2,4 % | Progression attendue, surtout dans le privé |
| Inflation | 1,3 % | Stabilisation des prix de l’énergie |
| Taux d’épargne | 17,8 % | Léger repli favorisant la consommation |
Évolution des salaires et avis du Haut Conseil des finances publiques
Le gouvernement prévoit une progression des salaires de 2,4 % en 2026, avec une augmentation de la masse salariale totale de 2,3 %, portée essentiellement par le secteur privé. Dans la fonction publique, la hausse serait limitée en raison du gel des rémunérations des agents de l’État.
Le Haut Conseil des finances publiques émet toutefois des réserves sur ces projections, les jugeant supérieures aux anticipations des instituts économiques et aux intentions d’embauche relevées dans les enquêtes de conjoncture.
Selon le HCFP, la dynamique salariale pourrait rester modérée, en décalage avec l’optimisme gouvernemental, ce qui pourrait peser sur la consommation et, in fine, sur la croissance attendue.
les grands défis du budget 2026
- Soutenir la croissance tout en limitant les dépenses publiques.
- Préserver le pouvoir d’achat malgré le gel de certaines rémunérations.
- Convaincre le Parlement sans alourdir la dette.
- Éviter un nouveau ralentissement de la consommation.


