Le revenu de solidarité active (RSA), un soutien essentiel pour environ 2 millions de foyers, subira une transformation en 2024. Cette réforme, annoncée par le gouvernement, vise à ajuster les conditions d’accès, le montant alloué et les modalités de versement de cette aide cruciale.
Décortiquons les changements majeurs et leurs implications pour les bénéficiaires.
Un nouveau nom, un calcul révisé
Premièrement, le RSA adopterait le nom de revenu universel d’activité (RUA). Cette modification reflète la volonté gouvernementale de simplifier les choses en fusionnant plusieurs prestations sociales, telles que le RSA, la prime d’activité, les allocations logement, etc. L’objectif : créer un dispositif unique, plus lisible et propice à la reprise d’activité.
Le montant du RUA sera calculé en fonction des ressources du foyer, de sa composition et de ses charges de logement. Il sera dégressif selon les revenus d’activité, évitant ainsi tout effet de seuil décourageant le retour à l’emploi.
Le gouvernement assure que le revenu universel d’activité sera plus généreux que le RSA, préservant ainsi le niveau d’aide actuel.
Simplicité dans les démarches et versement anticipé
Les démarches administratives pour le RUA seront simplifiées. Un guichet unique et un dossier global pour toutes les prestations sociales seront instaurés. Le RUA sera attribué automatiquement aux personnes éligibles, éliminant ainsi la nécessité d’une demande explicite.
Son versement sera également anticipé, passant d’une période de deux mois à un mois après la déclaration des ressources.
Cette modification vise à réduire les délais et les difficultés de trésorerie rencontrées par les bénéficiaires. Le gouvernement espère ainsi lutter contre le non-recours au RSA, touchant environ 30% des personnes éligibles.
Accompagnement renforcé et droits/devoirs réaffirmés
Le troisième pilier de cette réforme concerne l’accompagnement renforcé des bénéficiaires vers l’insertion professionnelle et sociale.
Le gouvernement propose un suivi personnalisé, offrant des opportunités de formation, d’emploi, de service civique ou de bénévolat adaptées à chaque situation. Le RUA sera dorénavant lié à un contrat d’engagement réciproque, clarifiant les droits et les devoirs de chacune des parties impliquées.
Il est crucial de souligner que le revenu universel d’activité est conçu comme une aide temporaire, visant à restaurer l’autonomie financière et sociale des bénéficiaires.
Le gouvernement insiste sur l’importance du respect des obligations liées à cette allocation, incluant la recherche active d’emploi, la participation à des actions d’insertion, et la déclaration régulière des ressources.
Tout manquement pourrait entraîner la suspension ou la réduction du RUA.
Réforme ambitieuse sous les feux de la critique
Le gouvernement défend ardemment sa réforme du RSA, la présentant comme un moyen de simplifier, harmoniser et renforcer l’efficacité du système de protection sociale français.
Affirmant que le RUA sera plus équitable, solidaire et propice à l’emploi que le RSA, l’objectif affiché est de réduire la pauvreté, la précarité et l’exclusion touchant une partie de la population.
Cependant, cette réforme ne fait pas l’unanimité et suscite des critiques. Associations, syndicats, élus locaux et même certains bénéficiaires expriment leurs inquiétudes quant à la potentielle diminution de la protection offerte par le RUA.
Ils dénoncent également le manque de transparence et de concertation du gouvernement sur les modalités et les conséquences de cette transformation.