En France, les rénovations énergétiques d’ampleur peinent à décoller. Pour accélérer les choses, le Comité stratégique de filière « Industries pour la construction » propose des pistes à creuser.
Les rénovations énergétiques d’ampleur dans le collimateur du Comité stratégique de filière « Industries pour la construction »
Indéniablement, les logements plus anciens sont plus énergivores. Pour changer la donne, des travaux de rénovation s’imposent. L’objectif ici est de supprimer les ponts thermiques dissimulés dans sa maison. Dans la plupart des cas, l’isolation des combles, de la toiture et des murs s’avère indispensable. En cas de gros travaux, des aides financières existent en France.
Malgré cela, les rénovations énergétiques d’ampleur restent limitées de nos jours. La raison pour laquelle le Comité de filière de la construction propose des pistes pour accélérer les choses. Les solutions déployées permettent notamment de massifier ces travaux d’envergure. Les ménages concernés peuvent ainsi contribuer à l’atteinte des objectifs climatiques de l’Hexagone.
Il faut savoir que les bâtiments représentent environ un cinquième des émissions de gaz à effet de serre en France. La présence des logements anciens dans l’écosystème ne fait qu’empirer la situation. Mais il n’est pas nécessairement utile de les détruire. La solution ad hoc consiste plutôt à rénover ces habitations hors normes environnementales.
Les ménages modestes bénéficient d’ailleurs des aides financières de l’Etat. Citons, par exemple, MaPrimeRénov’ dont le montant peut atteindre 44 802 € pour les ménages aux revenus modestes. Mais les moyens financiers déployés par l’exécutif sont insuffisants pour couvrir les rénovations énergétiques d’ampleur.
D’après le Comité stratégique de filière « industries pour la construction », ces travaux d’envergure sont plus couteux. Notons que ce dernier fait partie du Conseil national de l’industrie.
Zoom sur les pistes creusées par le Comité
A priori, les pistes proposées par le Comité sont prometteuses. Il y a d’ailleurs un « livre blanc » dédié. Dans le détail, celui-ci prône l’émergence de prêts bancaires de longue durée. Selon ce document : « il serait nécessaire d’aligner la durée des financements sur le retour sur investissement (de la rénovation) avec des prêts de type immobilier qui auraient une durée de l’ordre de 20 à 25 ans ».
Le livre blanc du Comité s’inspire de l’idée avancée par un rapport parlementaire de la création d’une « Banque de la rénovation ». Et, celle-ci pourrait intervenir en garantie des financements des banques. De quoi permettre un effet de levier conséquent ainsi qu’une massification des financements.
Parmi les pistes creusées par le Comité, il y a la mise en place d’une garantie de performance intrinsèque de la rénovation. Cela implique « la mise en place de méthodes de contrôle en cours de chantier, comme, par exemple, l’usage de photos ou de vidéos lors de la pose ».
Toujours selon le Comité, il convient aussi d’associer les assureurs de manière à rechercher avec eux les voies et moyens de couvrir la performance. De quoi permettre leur intervention si celle-ci n’est pas atteinte.
D’après l’Agence nationale de l’habitat (Anah), le nombre de rénovations énergétiques d’ampleur a progressé de 12,5% à 71,613 en 2023. Mais l’objectif est d’atteindre la neutralité carbone grâce à la rénovation performante de 500 000 logements par an jusqu’en 2030, puis 900 000 entre 2030 et 2050.