L’actualité autour de l’AAH (Allocation aux Adultes Handicapés) concerne une potentielle augmentation de son montant en 2024. Cette hausse avait été annoncée entre-temps par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.
Il s’agirait sans doute d’une bonne nouvelle pour les bénéficiaires qui pourront désormais obtenir environ 1 016 euros par mois. Quels sont les critères et les conditions pour y prétendre ? Nous allons tenter d’apporter des éléments de réponse.
Une revalorisation annoncée par le gouvernement
Le 27 septembre 2023, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire avait annoncé une revalorisation des minima sociaux, y compris l’AAH à hauteur de 4,6 %. Ceci sera effectif à partir du 1ᵉʳ avril 2024. La prise d’une telle décision est due à l’inflation qui atteint un seuil record cette année.
Parmi les 7 millions de Français concernés par cette mesure, il y a 1,2 million qui bénéficie de l’AAH. Avec cette revalorisation, les bénéficiaires de ce dispositif pourraient dorénavant percevoir environ 1 016 euros par mois contre 971,37 euros auparavant.
Une déconjugalisation effective depuis le 1ᵉʳ octobre 2023
Depuis le 1er octobre 2023, l’allocation est déconjugalisée pour le grand bonheur des bénéficiaires. Cette décision a été adoptée en juin 2023 par le Parlement suite aux revendications des associations de personnes handicapées qui datent de nombreuses années.
Avec cette mesure, les revenus du conjoint du bénéficiaire ne seront plus considérés dans le calcul de l’AAH. Elle devrait favoriser l’augmentation de l’allocation chez 250 000 personnes handicapées ou permettre à celles qui ne l’avaient jamais perçue d’en bénéficier pour la première fois.
Des conditions d’attribution inchangées
Les critères d’accès à l’AAH n’ont pas connu de modification. Avant d’en bénéficier, vous devez être âgé de plus de 20 ans. Il faudra également être de nationalité française ou un ressortissant d’un pays membre de l’Espace économique européen (EEE). De plus, un taux d’incapacité d’au moins 80 % et un plafond de ressources inférieur à 19 607 euros par an sont requis.
Des perspectives d’avenir incertaines
En dépit des avantages qu’offrent la revalorisation et la déconjugalisation de l’AAH aux personnes handicapées, ces mesures sont insuffisantes pour une garantie de leur autonomie. Ceci est soutenu par un certain nombre de réalités. D’abord, le montant de l’allocation est toujours en dessous du seuil de pauvreté sur le territoire français. Celui-ci est estimé à 1 063 euros par mois.
Aussi, l’AAH n’est pas un droit universel en soi. Il s’agit plutôt d’une aide dont l’éligibilité est régie par des conditions de ressources et d’incapacité. D’ailleurs, celles-ci ne sont pas fixes et peuvent donc varier selon les appréciations des commissions médicales.
De plus, des acteurs du secteur d’handicap, dont l’Association des paralysés de France (APF), ont proposé au gouvernement de créer un revenu d’existence au profit des handicapés. Cependant, l’État n’est pas resté favorable à cette proposition. Il mise plutôt sur une politique visant à créer des emplois et favoriser l’insertion professionnelle de ces personnes.