MaPrimeRénov’ s’apprête à connaître d’importantes évolutions qui pourraient bouleverser le secteur de la rénovation énergétique.
Entre ajustements budgétaires, nouvelles priorités et transformation des dispositifs d’aide, les propriétaires et professionnels du bâtiment s’interrogent sur l’avenir de la rénovation en France.
Les prochaines années s’annoncent décisives pour ceux qui souhaitent améliorer la performance énergétique de leur logement, alors que les règles du jeu et les conditions d’accès aux subventions sont sur le point de changer en profondeur.
Réduction du budget et recentrage de MaPrimeRénov’ en 2026
Le budget alloué à MaPrimeRénov’ devrait connaître une baisse significative en 2026, passant de 2,03 milliards d’euros en 2025 à 1,53 milliard, soit une réduction de 500 millions d’euros selon les projections du projet de loi de finances.
Cette décision s’inscrit dans la volonté du gouvernement de maîtriser la dépense publique, tout en affirmant que l’ambition de rénovation énergétique reste intacte grâce à un transfert partiel du financement vers les certificats d’économies d’énergie (CEE).
Parallèlement, le dispositif sera recentré sur les rénovations globales, excluant progressivement les aides pour les gestes isolés comme l’isolation des murs ou le remplacement de chaudières, afin de privilégier les projets à fort impact énergétique.
Rénovation globale vs gestes isolés : qui y gagne encore ?
| Type de travaux | Soutien public en 2026 | Objectif recherché |
|---|---|---|
| Rénovation globale | Fortement soutenue | Gros gain énergétique |
| Isolation seule / changement de chaudière | De moins en moins financé | Impact limité |
| Passoires thermiques (F et G) | Aide uniquement si projet complet | Sortir du statut « passoire » |
Inquiétudes et réactions des professionnels du secteur
Face à ces annonces, les acteurs du bâtiment expriment une vive inquiétude quant à la stabilité du dispositif MaPrimeRénov’. « L’instabilité réglementaire freine les investissements et déstabilise les entreprises », alerte Olivier Salleron, président de la FFB.
Les professionnels redoutent un ralentissement des chantiers en cours, notamment pour les artisans spécialisés dans les gestes isolés, désormais moins soutenus. Cette incertitude pourrait entraîner des reports de projets, voire des annulations, fragilisant l’emploi dans la filière.
De plus, la complexification des démarches, avec la coexistence de MaPrimeRénov’ et des CEE, risque de décourager les ménages, au détriment de l’objectif national de massification de la rénovation énergétique.
Évolution des critères d’éligibilité et rôle croissant des CEE
Dès 2026, l’accès à MaPrimeRénov’ sera restreint pour les logements classés F ou G au DPE, qui devront désormais engager des rénovations globales combinant isolation et changement de chauffage pour bénéficier des aides.
Les gestes isolés ne seront plus subventionnés pour ces passoires thermiques, incitant à des travaux d’ampleur. Parallèlement, une part croissante du financement sera assurée par les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), mécanisme imposant aux fournisseurs d’énergie de soutenir la rénovation via des primes.
Dès 2026, le calcul de ces primes évoluera, elles seront désormais indexées sur les économies d’énergie réalisées, et non plus forfaitaires, renforçant le ciblage sur les rénovations les plus performantes.
[#MaPrimeRénov]Face à une baisse budgétaire pour MaPrimeRénov en 2026, Monique Barbut, mise sur une montée en puissance des #CEE pour compenser. À l’@AssembleeNat, elle a également défendu un budget stable pour l’écologie.https://t.co/CW5cabauIg#DirectAN
Cc @Ecologie_Gouv pic.twitter.com/IBPWTMxhkb— Energie Matin (@EnergieMatin) October 27, 2025
CEE : un financement qui change de logique
- Fin des montants forfaitaires
- Primes calculées selon les économies réelles
- Aidé = projet avec gains d’énergie importants
Conséquences pratiques pour les particuliers et recommandations
Pour les propriétaires de logements énergivores (DPE F ou G), l’urgence est de lancer une rénovation globale avant la fin 2026, sous peine de voir disparaître l’accès aux aides « par geste ».
Les ménages envisageant des travaux doivent anticiper la complexification des démarches et se renseigner sur la complémentarité entre MaPrimeRénov’ et les CEE, désormais incontournables.
Les gestes simples restent possibles pour les logements mieux classés, mais leur subvention sera limitée. Agir sans tarder permet d’optimiser les aides et d’éviter les futures restrictions.


