Avec le développement inarrêtable du numérique, on peut utiliser les algorithmes pour la gestion des services publics. Cependant, leur utilisation soulève parfois des questions éthiques et sociales. Parlons aujourd’hui d’une révélation troublante concernant l’algorithme anti-fraude utilisé pour gérer les allocations familiales.
Selon certaines informations, cet outil ciblerait principalement les personnes les plus démunies. Quelle est la vérité derrière ces affirmations ? Comment fonctionne cet algorithme et quelles sont ses implications ? On fait le point !
La Quadrature du net dénonce l’algorithme anti-fraude de la CAF
L’association La Quadrature du net, engagée dans la protection des libertés numériques, a récemment publié une étude sur l’algorithme anti-fraude utilisé par la Caisse nationale d’allocations familiales (CAF). Selon cette analyse, cet algorithme attribue un « score de suspicion » à chaque allocataire, mis à jour mensuellement. Il varie entre 0 et 1 et plus ce score est proche de 1, plus l’allocataire est considéré comme suspect.
L’étude souligne que les personnes aux revenus faibles ont généralement un score plus élevé, suggérant ainsi une possible discrimination envers les populations précaires.
Quels sont les critères de l’algorithme et que dit la CAF ?
L’outil statistique prend en compte divers facteurs tels que la situation familiale, l’âge, le nombre de connexions à l’espace web et les échanges par mail.
La Cnaf justifie son utilisation en expliquant qu’il permet d’identifier rapidement les allocataires susceptibles de commettre des erreurs dans leurs déclarations trimestrielles complexes. On parle notamment des personnes dont les revenus fluctuent fréquemment.
Nicolas Grivel, directeur général de la CAF, insiste sur le fait que cet outil n’est pas discriminatoire et ne cible pas nécessairement les individus les plus pauvres : chômeurs, habitants défavorisés dans les quartiers, allocataires des minima sociaux, etc.
Est-ce qu’il y a des controverses et des propositions d’amélioration ?
Le collectif Changer le Cap a critiqué l’opacité de cet algorithme, appelant à des contrôles aléatoires. La Quadrature du net pointe également du doigt d’autres institutions comme l’Assurance maladie, l’Assurance vieillesse, les Mutualités sociales ou Pôle emploi pour leur usage similaire de systèmes automatisés dans la lutte contre la fraude aux aides sociales.
Par ailleurs, le gouvernement a récemment annoncé un plan visant à doubler les redressements d’ici 2027. Son objectif, réaliser des économies étant donné une fraude estimée entre 6 et 25 milliards d’euros annuels selon différentes sources.