L’arrivée de Michel Barnier en tant que Premier ministre suscite de nombreuses interrogations, notamment sur sa politique fiscale. Dans un contexte de crise économique et de gestion budgétaire tendue, une hausse des impôts semble être l’une des pistes envisagées pour redresser les finances publiques.
Si Barnier reste discret sur les détails de ses propositions, les discussions politiques s’intensifient autour de cette éventualité. Quelles sont les principales pistes envisagées et quelles répercussions pourraient-elles avoir sur les Français ?
Une hausse ciblée des impôts sur les sociétés
L’une des premières hypothèses évoquées par Michel Barnier concerne une augmentation de l’impôt sur les sociétés. Selon des sources rapportées par Le Parisien, le Premier ministre aurait mentionné cette possibilité lors de ses consultations.
En effet, cette mesure viserait à réduire le déficit budgétaire en prélevant davantage sur les bénéfices des grandes entreprises, notamment dans les secteurs de l’énergie et de la finance, sont au cœur des débats. Pour la droite, qui défend généralement une fiscalité allégée pour stimuler l’investissement, une telle décision pourrait être perçue comme une ligne rouge à ne pas franchir.
Pourtant, Barnier semble déterminé à explorer cette voie, bien que les contours de cette augmentation restent à préciser.
Rétablissement de l’impôt sur la fortune : une idée soutenue par certains élus
Parmi les propositions qui circulent, le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) est largement discuté. Ce retour de l’ISF, supprimé sous le mandat d’Emmanuel Macron, pourrait permettre à l’État de récupérer plusieurs milliards d’euros.
Selon les études, la suppression de cet impôt a coûté environ 4,5 milliards d’euros en 2022. Des élus de droite, proches de Michel Barnier, plaident pour cette mesure, estimant qu’elle pourrait corriger une partie des inégalités économiques qui se sont accentuées ces dernières années.
Le rétablissement de l’ISF représenterait également un signal fort envoyé à la gauche, qui milite pour une fiscalité plus juste et redistributive. Cependant, cette proposition reste clivante. Certains soutiennent qu’une telle mesure pourrait décourager l’investissement en France et pousser les grandes fortunes à quitter le pays.
D’autres pistes fiscales à l’étude
Michel Barnier pourrait également envisager d’autres ajustements fiscaux. L’une des pistes envisagées concerne la non-indexation de l’impôt sur le revenu des tranches les plus élevées sur l’inflation. Cette approche pourrait toucher principalement les ménages les plus aisés, tout en épargnant les classes moyennes et populaires.
Une autre proposition discutée concerne la taxation des superprofits, notamment dans les secteurs énergétiques. Cette idée, déjà mise en œuvre dans d’autres pays européens, vise à capter une partie des bénéfices exceptionnels réalisés par certaines entreprises.
Enfin, le relèvement de la flat tax sur les revenus du capital pourrait également être envisagé. Elle est actuellement fixée à 30 %. Les hausses potentielles vont jusqu’à 35 %. Ces mesures sont encore à l’étude, mais elles reflètent la volonté de Michel Barnier de s’attaquer aux inégalités fiscales et de rééquilibrer les finances publiques.