Dans un monde où la digitalisation et l’autonomie prennent de plus en plus d’ampleur, une nouvelle question se pose : celle de l’arrêt de travail auto-déclaratif. Cette idée, qui pourrait révolutionner le système actuel, soulève de nombreux débats.
Faut-il permettre aux salariés de s’auto-déclarer en arrêt maladie sans passer par un médecin ? Quels seraient les avantages et les inconvénients d’un tel système ? Cet article se propose d’explorer cette problématique sous tous ses angles, afin de vous offrir une vision claire et complète sur ce sujet d’actualité brûlant.
La Cour des comptes propose l’auto-déclaration pour les arrêts maladie de courte durée
Dans un récent rapport, la Cour des comptes suggère que les salariés pourraient eux-mêmes déclarer leurs arrêts de travail de courte durée. Cette proposition vise à alléger la charge sur le système de santé, en évitant aux employés d’avoir à prendre rendez-vous chez un médecin pour obtenir un certificat médical.
Le rapport souligne que l’émission de ces certificats n’est pas une compétence exclusivement médicale. De plus, cette mesure a déjà été mise en œuvre avec succès dans plusieurs pays sans constater d’abus majeurs.
Le succès de l’auto-déclaration d’arrêt maladie au Royaume-Uni et au Québec
Le Royaume-Uni et le Québec ont déjà adopté avec succès le système d’auto-déclaration pour les arrêts maladie. Au Royaume-Uni, cette pratique est en place depuis 1969 dans le secteur industriel et a été bien accueillie.
Les experts britanniques ont noté qu’il n’y avait pas eu d’abus significatifs et que les absences étaient plus uniformément réparties tout au long de la semaine par rapport aux arrêts certifiés par un médecin.
Des mesures pour prévenir les abus et réduire le nombre d’arrêts de travail
Pour éviter les abus potentiels, la Cour des comptes suggère l’introduction de mécanismes de régulation supplémentaires, tels qu’une période de carence non-indemnisable. Parallèlement, face à une hausse des arrêts prescrits en 2022, le gouvernement a pris des mesures pour limiter leur nombre.
Il a notamment réduit à trois jours la durée d’un arrêt prescrit en téléconsultation, sauf si celui-ci est délivré par le médecin traitant. De plus, l’Assurance maladie a demandé aux médecins de prescrire moins d’arrêts de travail. Ces initiatives visent à contrôler les coûts tout en garantissant un accès équitable aux soins.
La proposition d’auto-déclaration des arrêts maladie pose donc des enjeux multiples, alliant efficacité, prévention des abus et garantie d’un accès équitable aux soins. En mettant en place des dispositifs de régulation adéquats et en encourageant une gestion responsable des arrêts maladie, il est possible de trouver un équilibre entre la nécessité de simplification administrative et la préservation de l’intégrité du système de santé.