Vous habitez ou vous envisagez de vous installer à Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine ? Vous avez peut-être entendu parler du projet immobilier qui prévoit la construction de plus de 1 000 logements sur le site de l’hippodrome.
En effet, cette initiative suscite la colère des habitants et de la municipalité, qui veulent préserver le cadre de vie et le patrimoine de la commune. Ils ont décidé de se mobiliser pour annuler ce projet, qu’ils jugent disproportionné et nuisible. Quels sont les arguments des opposants ? Quelles sont les chances de réussite de leur combat ?
Un projet immobilier contesté
Le projet en question concerne le site de l’hippodrome de Saint-Cloud, qui s’étend sur 75 hectares, dont 25 sont constructibles. France Galop, qui gère le site, a signé en 2019 un protocole d’accord avec le promoteur immobilier Nexity, pour y construire 1 050 logements, dont 30 % de logements sociaux, ainsi que des commerces, des équipements publics, et un parc paysager. L’initiative prévoit également la rénovation des tribunes et des pistes de l’hippodrome, qui accueille des courses hippiques depuis 1901.
L’opération immobilière a été validée par la préfecture des Hauts-de-Seine en 2020, mais elle a aussitôt suscité la contestation des riverains et des élus locaux, qui ont déposé plusieurs recours devant le tribunal administratif.
Ils dénoncent une entreprise qui va défigurer le site de l’hippodrome, qui est classé au titre des monuments historiques, et qui va aggraver les problèmes de circulation, de stationnement, et de pollution dans la commune. Ils estiment que le projet est surdimensionné par rapport aux besoins réels de logements, et qu’il va à l’encontre du respect de l’environnement et du cadre de vie.
Un combat juridique et politique
Les opposants de cette initiative ont engagé un combat juridique et politique pour tenter de l’annuler. Ils ont notamment saisi le tribunal administratif pour demander l’annulation du permis d’aménager, du permis de construire, et de la déclaration d’utilité publique du projet. Ils ont également saisi le tribunal judiciaire pour demander la résiliation du bail emphytéotique qui lie France Galop et Nexity, et qui leur permet d’exploiter le site de l’hippodrome pendant 99 ans.
Les opposants au projet immobilier ont également mené un combat politique, en faisant de ce dossier un enjeu majeur des élections municipales de 2020. La liste conduite par le maire sortant, Éric Berdoati, qui s’est prononcé contre le projet, a remporté le scrutin avec 58 % des voix, contre 42 % pour la liste conduite par le député LREM Jacques Marilossian, qui s’est déclaré favorable au projet.
Le maire réélu a affirmé sa volonté de poursuivre le combat juridique et de proposer des alternatives au projet immobilier, comme la création d’un parc naturel ou d’un pôle sportif et culturel sur le site de l’hippodrome.
Quelles sont les chances de réussite des opposants ?
Le combat des opposants au projet immobilier est loin d’être gagné, car ils se heurtent à la puissance financière et juridique de France Galop et de Nexity, qui défendent leur initiative comme une opportunité de développement économique et social pour le territoire.
Les promoteurs du projet affirment qu’ils respectent les règles d’urbanisme et de protection du patrimoine, et qu’ils ont pris en compte les attentes des habitants en matière de qualité de vie et de préservation de l’environnement.