La déconjugalisation de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) suscite un intérêt croissant et soulève de nombreuses questions parmi les bénéficiaires et leurs proches. Cette réforme, visant à individualiser le calcul de cette aide financière, promet des changements significatifs dans la vie quotidienne de nombreux Français en situation de handicap.
L’objectif est d’offrir une plus grande autonomie financière et de réduire les inégalités au sein des couples. Cependant, son impact réel reste encore à évaluer. Cet article décrypte les enjeux majeurs de cette mesure, analyse ses répercussions potentielles sur les bénéficiaires et explore les perspectives qu’elle ouvre pour l’avenir.
Mise en œuvre et objectifs de la réforme
La réforme de la déconjugalisation de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH), entrée en vigueur le 1er octobre 2023, modifie profondément le calcul des allocations pour les bénéficiaires vivant en couple. Désormais, seules les ressources personnelles du bénéficiaire sont prises en compte, excluant celles du conjoint.
Cette mesure vise à renforcer l’autonomie financière des personnes handicapées, leur permettant de percevoir une allocation individualisée sans dépendre des revenus de leur partenaire.
Bénéficiaires et impact financier
La réforme de la déconjugalisation de l’AAH a eu un impact significatif sur les finances des ménages concernés. Selon l’Insee, environ 150 000 foyers ont vu leur situation s’améliorer grâce à cette mesure, avec un gain moyen mensuel de 237 euros.
Les principaux bénéficiaires sont les 60 % des ménages les plus aisés, qui profitent d’une augmentation notable de leur niveau de vie. En outre, près de 80 000 personnes handicapées vivant en couple, auparavant inéligibles en raison des revenus de leur conjoint, peuvent désormais prétendre à cette allocation individualisée.
Perdants potentiels et modalités de calcul
Malgré les avantages pour de nombreux ménages, la réforme de la déconjugalisation de l’AAH pourrait désavantager certains foyers modestes. En effet, des bénéficiaires en couple avec un partenaire aux revenus inférieurs pourraient voir leur allocation diminuer si leurs ressources individuelles dépassent le nouveau plafond.
Pour éviter cela, un mécanisme permet aux allocataires concernés de conserver l’ancien mode de calcul conjugalisé, plus favorable dans ces cas spécifiques. Ce processus est automatisé par les organismes versant l’allocation, qui comparent systématiquement les deux modes de calcul pour appliquer celui offrant le meilleur avantage financier. Ainsi, aucun bénéficiaire ne subira une baisse d’allocation due à cette réforme, garantissant une transition équitable.